Or depuis juillet, un consortium de 16 médias internationaux coordonné par le journal indépendant Forbidden Stories, révèle que, depuis 2016, ce logiciel espionne les numéros de milliers de journalistes, militants des droits de l’homme et même de chefs politique et d’autres acteurs pour le compte de onze états, parmi lesquels le Maroc, le Togo, la Hongrie et l’Inde. Ce logiciel leur a permis d’infiltrer à distance les téléphones et de récolter toutes leurs informations : navigation, messages, même chiffrés, de même que les appels. Forbidden Stories et Amnesty Internationale ont eu accès une fuite de 50 000 numéros potentiellement espionnés. Le magazine Le Monde, membre du consortium, a dévoilé que le numéro d’Emmanuel Macron et de 14 autres membres du gouvernement est potentiellement espionné par Pegasus pour le Maroc depuis 2019.
Comment expliquer qu’un pays pourtant « ami » de la France agisse ainsi ?
Emmanuel Macron aurait-il eu un comportement mal vu par le Gouvernement marocain ? Comme en mars 2019 lorsqu’il apporte son soutien au peuple d’Algérie ? Le Président avait alors soutenu les manifestations à Alger contre le 5ème mandat consécutif du Président Bouteflika. Le Maroc aurait vu un affront de la part de la France qui supportait l’Algérie, son « frère ennemi » depuis des décennies. A cette même période, le Président cumule les visites en Afrique subsaharienne et engage notamment la France dans l’Alliance Sahel. Les services de renseignement marocain pourraient avoir eu envie de soutirer des informations sur ce projet d’aide qui concerne ses autres voisins du continent.
Se procurer le téléphone présidentiel, était plutôt une chose aisée car celui-ci avait déjà fuité pendant l’entre-deux tours des élections présidentielles de 2017. Malgré cela, le chef du Gouvernement n’a pas tenu à changer de numéro et depuis, les services de contre-espionnage français ont surveillé plus attentivement une attaque. Seulement, de la part de la Chine ou de la Russie. On note d’autre part une certaine insouciance en communiquant via Telegram, une application de messagerie sécurisée mais pas autant que celles préconisées par les services de contre-espionnage, à savoir Teorem ou Cryptosmart.
Réaction :
Si les faits sont véridiques alors « toute la lumière sera faite sur ces révélations » selon les propos du Palais de l’Elysée rapportés au magazine Le Monde. En ce qui concerne les accusés ils nient évidemment. Le Maroc nie tous les actes d’espionnages dont il est accusé. Le groupe NSO se dément en rappelant l’objectif premier de son logiciel, lutter contre le terrorisme et la criminalité et affirme que son logiciel est totalement indétectable et qu’il ne peut donc pas s’agir de lui. De plus la société israélienne se dit non responsable par rapport au choix de ses clients. Enfin le gouvernement Israélien s’expliquera par la suite, dans la mesure où c’est lui qui donne son aval sur la conclusion des contrats.