Que se passe-t-il en Afghanistan ?
On assiste depuis 4 mois à une montée éclair en puissance des Taliban en Afghanistan. Ils occupent majoritairement le nord, l’ouest et le sud du pays. Ils possèdent désormais plus de la moitié du territoire. Depuis le 15 août, les extrémistes ont envahi Kaboul, la capitale, juste après avoir fait tomber Ghazni, la deuxième plus grande ville du pays.
Outre un contexte sanitaire déjà difficile et une sécheresse environnementale, le pays se retrouve en difficulté militaire et politique. En effet, les Américains étaient un soutien financier et humain considérable pour l’armée Afghane. Ensuite, Ashraf Ghani, qui était au pouvoir depuis 2014, a déserté dans les heures suivant la prise de Kaboul, et s’est réfugié aux Emirats-Arabes -Unis. Le jour même, il justifie sa fuite sur Facebook en affirmant « éviter un bain de sang » et reconnaît la victoire des Talibans. Si A. Ghani a déserté son pays, son prédécesseur Hamid Karzai quant à lui, sort de l’ombre. Depuis ce mercredi, ce dernier ainsi que d’autres politiciens sont en pourparlers avec les talibans en vue de former un nouveau gouvernement. En effet le groupe islamiste cherche à créer un état reconnu par la communauté internationale. Or, la communauté internationale ne reconnaîtra pas l’état tant que le groupe use de la répression, et ne respecte pas les droits de l’homme.
Qu’en est-il des habitants ?
Face à cette impuissance et instabilité, la panique à pris le dessus sur la population afghane. Dans la capitale, comme dans les villes récemment tombées, les Afghans craignent pour leur sécurité. Même si les talibans affirment qu’avec leurs valeurs islamiques, ils sont en capacité de respecter les droits de l’hommes. Toutefois, la crainte demeure et notamment chez les femmes. Rappelons-nous dans la fin des années 90, celles-ci s’étaient vu imposer des règles comme le port de la burka, et supprimer des droits tels que l’éducation ou la libre circulation. Pour l’heure, que ce soit les kaboulis ou des ressortissants étrangers, tous tentent de s’enfuir coûte que coûte avant qu’il ne soit trop tard. Le pays a tout particulièrement besoin de l’aide internationale
Réaction internationale
La prise de la capitale politique du pays a tiré la sonnette d’alarme dans la communauté internationale. Un mouvement des talibans était à prévoir, mais personne ne s’attendait à ce qu’il soit fulgurant. En effet, l’occupation talibane est passé de 15% à plus de 65% en 4 mois depuis l’annonce du Président Américain.
Au niveau international, on assiste à une volonté d’une mobilisation contre l’avancé des talibans. Le Président Emmanuel Macron s’est entretenu avec différents chefs d’Etats pour organiser au mieux le retour des ressortissants européens et des Afghans les plus menacés. Il s’est également entretenu avec Poutine et B. Johnson pour arriver au même accord. Les pays ont d’ores et déjà mis en place des ponts aériens pour évacuer. De nombreux civil Afghans ainsi que des soldats Afghans ayant combattu aux côtés de l’OTAN demandent une expatriation. En France, le premier avion est arrivé à Lille ce mercredi 18. Cette première rotation a permis de ramener près de 200 personnes.
La situation en Afghanistan préoccupe aussi en parti à cause de l’afflux migratoire qui en résultera. L’Europe se dit prête à tout faire pour mettre en place des mesures visant à anticiper et protéger ces « flux migratoires irréguliers et importants ». En effet il semble important d’accompagner et de protéger les plus vulnérables.
Au niveau international encore, pour endiguer l’avancée des talibans, le soutien économique a été bloqué. En agissant ainsi, les institutions privent que 9milliards de dollars soient détournés. Toutefois, parmi les nombreux territoires envahis, les Talibans se sont emparés de nombreux champs de pavot, qui sert à la fabrication d’opium. De quoi financer leurs activités et le trafic d’armes. Le pays a d’ailleurs toujours le soutien de son voisin le Pakistan.