Le mardi 11 mai dernier, deux femmes transgenres ont été condamnées à 5 ans d’emprisonnement ferme pour deux chefs d’accusation, Outrage public aux mœurs et tentative d’homosexualité. Ces deux camerounaises font l’objet d’un discrimination contre les minorités sexuelles. Comme si cela ne suffisait pas, elles ont également accusées de non-possession d’une carte d’identité et selon quelques informations, c’est une infraction qui n’est pas vraiment prise en compte au Cameroun, du moins rarement poursuivie. 3 mois plus tôt, deux figures populaires ont été arrêtées en raison de leurs tenues vestimentaires jugées trop osées, il s’agit de Shakiro et Patricia. Selon plusieurs témoignages, les présumées coupables ont été frappées, insultées et ont reçu des menaces de la part des gendarmes. De ce fait, un transfert à la prison centrale de Douala s’est effectué afin de les y transférer.
L’homosexualité illégale
L’un des avocats de la femme s’est exprimé à ce propos « c’est un message clair envoyé à la communauté LGBT, à savoir qu’elle n’est pas la bienvenue au Cameroun et qu’elle risque cinq ans d’emprisonnement en cas d’arrestation« . Au Cameroun, l’homosexualité est un acte condamnable. La peine maximale est de cinq ans, cela dit il vaudrait mieux vivre cacher. Dans certains pays d’Afrique par exemple, cette orientation sexuelle est jugée contre nature ou encore importée de la culture occidentale. Autrement dit, il est impossible d’être autre qu’hétérosexuel.
Les arrestations sont de plus en plus nombreuses.
Pendant des années, en matière de poursuites contre l’homosexualité, les autorités camerounaises étaient les plus agressives au monde. Des années plus tard, les poursuites se sont estompées voire disparues. Selon la directrice associée du programme des droits LGBT, Neela Ghoshal, il s’agirait d’une attaque contre les personnes LGBT » Nous sommes préoccupés par la multiplication des arrestations l’année dernière. Le fait qu’une condamnation sévère de cinq ans ait été prononcée laisse penser que le Cameroun se lance à nouveau dans une attaque en règle contre les personnes LGBT « .
Treize personnes ont été arrêtées le 24 février dernier par rapport à leur orientation sexuelle. Libérées quelques heures plus tard, elles ont fait face à des propos blessants et humiliants de la part des corps habillés « La police nous a dit que nous étions des démons, pas des humains, pas normaux » a déclaré l’une des victimes.